Femme de livraison de plein coup portant des boîtes

La réorganisation des chaînes logistiques prend une importance particulière dans un contexte d’augmentation des flux de marchandises et de contraintes renforcées en ville. Sur le territoire, certaines zones sont plus stratégiques que d’autres, en raison de leur position entre les grands hubs métropolitains et les bassins de consommation. C’est le cas des villes moyennes, où les dépôts logistiques agissent en relais entre plateformes majeures et centres soumis aux ZFE et aux politiques de décarbonation. Comment ces territoires secondaires reconfigurent-ils aujourd’hui la supply chain et la logistique urbaine ? 

La transformation des chaînes logistiques : du méga-hub au maillage fin 

La supply chain, c’est-à-dire l’enchaînement des opérations d’approvisionnement, de stockage, de transport et de livraison jusqu’au client final, a longtemps reposé sur quelques grandes plateformes logistiques. Ce modèle reste pertinent pour massifier les flux, mais il ne suffit plus pour répondre simultanément aux objectifs de rapidité, de sobriété carbone et de qualité de l’air.  

Parallèlement, la réglementation se renforce. Les ZFE limitent progressivement l’accès des véhicules les plus émetteurs dans les grandes agglomérations, ce qui oblige les acteurs économiques à réorganiser leurs schémas de livraison. Les chaînes logistiques évoluent vers un maillage plus fin, composé de dépôts logistiques de taille intermédiaire et de microhubs en entrée de ville. Ces sites servent de relais pour consolider les flux en amont, puis pour déployer des modes de livraison plus sobres (véhicules électriques, cyclologistiques, mutualisation). 

Cette transition est soutenue par des programmes d’innovation publics. L’ADEME a par exemple lancé en 2024 l’eXtrême Défi Logistique, qui vise à coconstruire avec les territoires des solutions de dernier kilomètre moins émettrices et mieux intégrées à la ville, démarche prolongée et amplifiée en 2025. Le Cerema, de son côté, rappelle que la logistique de marchandises est une activité économique à part entière et qu’elle doit être pensée en lien étroit avec le développement des territoires. 

Dans ce modèle, la supply chain n’est plus une simple succession d’entrepôts, mais un réseau articulé où chaque dépôt logistique joue un rôle précis : massification, préacheminement, préparation de commandes, redistribution urbaine. 

 

Pourquoi les villes moyennes attirent les projets logistiques ? 

Dans ce mouvement, les villes moyennes françaises disposent de plusieurs atouts. Elles offrent d’abord un foncier souvent plus disponible et plus accessible que dans les grandes métropoles, où la concurrence avec le logement et les bureaux restreint les possibilités de nouveaux projets logistiques. Les coûts immobiliers y restent généralement plus maîtrisés, ce qui facilite l’implantation de bâtiments de grande surface ou de plateformes modulables. 

Sur le plan de l’accessibilité, ces villes bénéficient fréquemment d’un bon raccordement aux grands axes routiers et ferroviaires, tout en restant à distance raisonnable des grandes zones de consommation. Cela permet de positionner un dépôt logistique en amont des ZFE, pour ensuite basculer vers des livraisons bas carbone sur les derniers kilomètres. 

Les villes moyennes présentent aussi un enjeu d’acceptabilité. Les plateformes logistiques y sont perçues comme des leviers de développement économique et de création d’emplois, à condition d’anticiper les impacts sur les flux de camions, le bruit et la qualité de l’air. Les collectivités locales, accompagnées par les outils méthodologiques produits par l’ADEME et le Cerema, travaillent de plus en plus en amont sur le choix des sites, l’organisation des accès et l’intégration urbaine de ces projets. 

Cette combinaison de foncier disponible, d’accessibilité et de marge de manœuvre réglementaire fait des villes moyennes des emplacements logiques pour les bâtiments relais de la supply chain. 

 

Le Mans, un exemple de territoire relais dans la supply chain 

Le Mans illustre la façon dont une ville moyenne peut s’inscrire dans les nouveaux schémas logistiques nationaux. Sa place dans ces réseaux en transition en fait un exemple représentatif des territoires relais qui émergent aujourd’hui. 

Une localisation stratégique entre grands axes et zones de consommation 

Le Mans est une ville moyenne bien connectée aux grands axes de l’Ouest et de l’Île-de-France, elle se situe dans une zone accessible en quelques heures de transport routier ou ferroviaire.  

Dans un schéma de maillage fin, un dépôt logistique implanté au Mans peut servir de base de massification pour alimenter des villes plus denses ou des plateformes urbaines situées en périphérie des ZFE métropolitaines. 

Un positionnement adapté aux besoins des acteurs économiques 

Pour un industriel, un distributeur ou un acteur du e-commerce, ce type d’implantation permet d’optimiser le compromis entre distance au client final, coûts fonciers, contraintes réglementaires et performance environnementale.  

Des bâtiments conçus pour absorber des flux logistiques intenses 

Les bâtiments logistiques recherchés sur ce type de territoire doivent offrir des caractéristiques adaptées à des flux intenses : bonne desserte poids lourds, capacité de stockage significative, possibilités d’implantation d’équipements de préparation de commandes et, de plus en plus, potentiel d’intégration d’énergies bas carbone. 

Une offre immobilière déjà présente pour accompagner les implantations 

Au Mans, des solutions immobilières existent déjà pour répondre à ces besoins. Un acteur qui souhaite s’implanter peut s’appuyer sur des spécialistes pour identifier, par exemple, un bâtiment logistique à vendre au Mans répondant à ses critères de surface, de localisation et de perspectives de développement. L’enjeu n’est pas seulement de trouver un bâtiment disponible, mais de choisir un site qui s’insère dans une stratégie globale de supply chain, pensée à l’échelle de la France et des grands corridors logistiques européens. 

En s’appuyant sur ce type de territoires relais, les entreprises disposent d’un levier supplémentaire pour concilier performance opérationnelle, maîtrise des coûts et adaptation aux politiques publiques de décarbonation de la logistique. 

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