
Dans un contexte de transition énergétique et de prise de conscience écologique, l’importance de l’isolation se fait croissante. Là où la plupart des isolants s’avèrent être peu durables et polluants à produire, certaines alternatives écologiques parviennent à s’imposer sur le marché. Issues de matières premières naturelles ou recyclées, elles offrent des performances thermiques souvent comparables, voire supérieures, à celle des isolants traditionnels. On fait le point sur ces solutions écologiques qui parviennent à tirer leur épingle du jeu.
Pourquoi repenser nos choix d’isolants ?
L’isolation a un impact central sur les performances énergétiques d’un bâtiment. Elle joue un rôle majeur dans le fait de rendre nos constructions durables. Pourtant, on note que le choix de l’isolant est généralement dicté par des critères de prix et de facilité de pose. Pour résumer, rien de très pérenne ni en accord avec les problématiques environnementales et sanitaires actuelles.
Pour rappel, les isolants synthétiques comme le polystyrène expansé (PSE) ou extrudé (XPS), ainsi que certains isolants minéraux comme la laine de verre ou de roche, sont issus de procédés industriels très énergivores. Leur fabrication requiert des ressources fossiles et génère une importante empreinte carbone. De plus, ces matériaux peuvent également nuire à la qualité de l’air intérieur. En effet, certaines laines minérales peuvent libérer des fibres irritantes lors de la pose, tandis que des isolants synthétiques peuvent émettre des composés organiques volatils (COV) durant leur durée de vie.
Zoom sur les différents types d’isolants écologiques
Face aux enjeux environnementaux et aux nouvelles normes en matière de construction, les isolants écologiques ont su se créer une place sur le marché. À la fois sains et respectueux de l’environnement, ils proposent des performances égales, voire supérieures aux isolants traditionnels.
Le chanvre : se mettre au vert pour mieux respirer
Il s’agit de l’un des matériaux biosourcés les plus utilisés en écoconstruction. Cultivés sans pesticides ni engrais chimiques, ses avantages sont nombreux. Il s’agit d’un très bon isolant acoustique, résistant à la moisissure et aux rongeurs. Le chanvre possède également une excellente régulation hygrométrique (en d’autres termes, il laisse respirer les murs).
La laine de bois : pour un confort tout au long de l’année
Utilisée sous forme de panneaux semi-rigides ou rigides, il s’agit d’un isolant biosourcé réputé pour sa régulation de la chaleur. Elle s’obtient en broyant de la sciure de bois, des copeaux et d’autres déchets. Parmi ses avantages, on note sa bonne isolation acoustique et son faible impact carbone.
La ouate de cellulose : probablement l’isolant écologique le moins cher
Fabriquée à partir de papiers de journaux recyclés, il s’agit de l’isolant écologique le moins cher du marché. En plus d’être écologique et peu énergivore à produire, il est idéal en été grâce à sa capacité thermique élevée.
Lin, paille et laine de mouton : les solutions locales et naturelles
Ces solutions sont souvent méconnues et pourtant, elles s’avèrent être de très bonnes alternatives pour tous les projets orientés bioresponsables. Chacun possède ses propres atouts ; le lin est par exemple un très bon isolant phonique et thermique. La paille s’achète en ballots, et permet un très bon déphasage thermique. Quant à la laine de mouton, elle possède des propriétés antifongiques et anti-humidités.
Peut-on concilier écologie et performance ?
Les isolants écologiques ont longtemps souffert d’une mauvaise image. Plus considérés comme une alternative “militante” que comme un matériau performant, ils s’intègrent désormais de plus en plus dans de nouveaux projets de construction ou rénovation.
Des performances à la hauteur
Les isolants écologiques modernes affichent des coefficients d’isolation thermique conformes aux standards (par exemple concernant la réglementation environnementale RE2020), équivalent à ceux d’isolants traditionnels (tels que la laine de verre par exemple).
Ils tirent également leur épingle du jeu en été, du fait de leur capacité thermique massique et de leur déphasage (temps que met la chaleur à traverser l’isolant). Ils permettent un meilleur confort en intérieur, grâce à une température régulée.
L’épaisseur ne fait pas tout
Même chez les isolants écologiques, il existe aujourd’hui des solutions d’isolation thermique mince haute performance. Car contrairement à certaines idées reçues, un matériau écologique n’est pas nécessairement plus épais.
Conçus à partir de matériaux naturels sous forme de panneaux multicouches, ces systèmes font rimer gain de place et efficacité énergétique.
Des économies dès l’achat
Certains matériaux écologiques figurent parmi les isolants les moins chers du marché. C’est le cas par exemple de la ouate de cellulose, qui y parvient tout en garantissant une performance thermique compétitive.
Et si le côté financier reste un frein pour vous, sachez qu’il existe de nombreuses aides financières pour inciter à utiliser plus d’isolants biosourcés, comme MaPrimeRénov’ par exemple.